La loi Le Chapelier promulguée en France le 14 juin 1791, a pour but la promotion de la liberté d’installation et la mobilité sociale. Cette loi interdit les groupements professionnels, en particulier les corporations des métiers, mais aussi les organisations ouvrières, les rassemblements paysans et ouvriers ainsi que le compagnonnage. 

Elle interdit de fait les grèves et la constitution des syndicats au cours du siècle suivant, mais aussi certaines formes d’entreprises non lucratives comme les mutuelles. La loi Le Chapelier en faisant disparaître les « corps intermédiaires » va laisser les plus fragiles qui ne disposent que de leur travail pour vivre à la merci des forts, les propriétaires. 

C’est dans ce contexte politique que s’est formé ce que l’on appellera le « catholicisme social » qui répondit d’une certaine manière au constat de l’anarchiste Blanqui[1] :

Il y a des questions d’économie politique qui demeureront insolubles tant que l’Eglise n’y mettra pas la main. L’instruction populaire, la répartition équitable des profits du travail, la réforme des prisons, les progrès de l’agriculture… et bien d’autres problèmes ne recevront de solutions complètes que par son intervention… Elle seule, en effet, peut bien résoudre les questions qu’elle a bien posées.

D’où l’intérêt aujourd’hui de rappeler au moins quelques-unes de ces initiatives, de ces fondations qui, pour la gloire de Dieu, pour l’harmonie de l’ordre social, pour l’amélioration du sort des humbles, pour la vérité de l’enseignement, furent le plus beau témoignage de la vitalité des catholiques pour la « question sociale » au XIXesiècle.

Les initiatives sociales des catholiques

La diversité des initiatives est inspirante pour illustrer ce que furent ces actions multiformes conduites par des catholiques en fonction des pouvoirs dont ils disposaient et qui surent travailler ensemble. 

Pour donner une idée de l’extrême variété des personnes, de la différence des milieux, de la multiplicité des formules d’action adoptées… voici donc quelques rappels sur les personnalités suivantes : 


[1]Blanqui, Louis Auguste (1805-1881).Révolutionnaire français. Disciple de Saint-Simon, de Claude Fournier, de Babeuf. Communiste avant la lettre. Auteur de la maxime, célèbre depuis : « Ni Dieu, ni maître ». Il participa à un grand nombre d’agitations (à la Commune notamment). Et il subit, par là-même, de nombreux emprisonnements.