Frédéric Le Play (1806-1882)

Brillant élève de Polytechnique. Major à l’Ecole des Mines ; il refuse d’entrer « dans la politique », comme on le lui conseille. Chargé de prospections minéralogiques et d’enquêtes métallurgiques en Europe, il observe et tient, comme il dit, « à voir clair dans ses actions »… Pour tout mieux voir de plus près, il marche à pied. La Révolution de 1830, avec ses désordres, va transformer ce minéralogiste en sociologue. Y aurait-il plus de misère en France qu’ailleurs ? Pour en juger, pendant vingt-cinq ans, Le Play va sillonner l’Europe ; de l’Espagne à l’Angleterre, et jusqu’à la Russie. Sa renommée devient telle que le prince Demidoff lui confiera la direction de ses mines et que le Tsar le consultera sur les richesses de son empire. Pérégrinations et enquêtes, petit à petit, vont changer l’optique de Le Play. Pendant un quart de siècle, il a regardé vivre l’humanité de tout un continent et noté chaque soir ce qu’il avait vu et en devait penser. Observations et réflexions qui feront l’objet de six volumes, dont le retentissement fut immense.

En 1856, Le Play fonde la « Société d’Economie Sociale ».

En 1864, il publie la « Réforme Sociale en France », et en 1881, la «Consitution Essentielle de l’Humanité».

Constitution dont il a observé les heureux effets dans les nations prospères. Constitution fondée sur la religion (au moins le Décalogue), sur la propriété, sur la famille, sur le travail.

Le mal, précisera Le Play, ne vient pas seulement des ignorants, des égarés et des pauvres qui peuvent former l’armée des communistes. Il vient principalement des maîtres qui donnent le mauvais exemple à leurs serviteurs ; des riches qui ne remplissent pas leurs devoirs envers les pauvres ; des manufacturiers qui accumulent dans une dépravation affreuse des « masses » dégradées ; il vient des municipalités qui emploient le meilleur des campagnes à multiplier des villes malsaines et à y attirer toute la corruption de l’Occident ; des gouvernements qui ne comprennent pas leur devoirs ; des savants et lettrés qui propagent depuis cent ans les sophismes de Rousseau sur la perfection originelle ; enfin des honnêtes gens qui, donnant leur adhésion aux principes éternels, restent inertes et refusent toute coopération pour les répandre autour d’eux. 

Texte d’autant plus remarquable… quand on sait que ce n’est qu’au soir de sa vie que Le Play adhéra pleinement au Catholicisme. Et ce au point d’être prêt d’en « signer le Syllabus », dira-t-il, s’il l’eut fallu.

Itinéraire surprenant ?! Mais secret de Dieu plus encore ! Tant la progression d’une telle vie surabonde d’enseignements !

Soit, en ses tout débuts, le premier palier de simples préoccupations concernant les secrets de la nature minérale.

Mais très vite, en second palier, l’observation des conditions indispensables à la meilleure vie des hommes en société.

Le troisième degré étant celui de la seule vraie clef de voute de tout l’univers, celle dont, dès ici bas, la religion catholique a le secret.

Et donc, de la raison aux sommets de la foi et de l’adoration, est-il itinéraire plus pragmatiquement cohérent ?

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